Rencontre avec Jean-Marc Daubert, marin-pêcheur, lors de la débarque de la coquille Saint-Jacques sur le port de Courseulles-sur-Mer.

Il est 12h, Jean-Marc Daubert, 32 ans, pêcheur à Courseulles-sur-Mer est sur le quai à guetter l’arrivée de son bateau, l’Espérance. Ah, un bruit de moteur ! Le voilà qui arrive, ce chalutier de 12 mètres ! Un coup de klaxon me fait sursauter.

L’équipage annonce l’entrée du bateau dans le port de pêche non loin du marché aux poissons de Courseulles.

Jean-Marc me fait signe de le rejoindre et je m’installe le long du quai des alliés afin de pouvoir assister au spectacle de la débarque.

Après avoir aidé l’équipage à manœuvrer dans le port, Jean-Marc, toujours, lui monte sur le pont à la force des bras, pour retrouver ses collègues partis en mer quelques jours plus tôt…

En ce mois d’octobre, la saison de la coquille vient de débuter.

La pêche a été bonne ?

lance un habitué.

Excellente ! On vous amène des coquilles fraîchement pêchées dans la Baie de Seine !

Répond Jean-Marc tout sourire après avoir jeté un coup d’œil dans le bateau.

C’est ensuite une mécanique bien rodée qui s’offre à nous. Je dis « nous » car je m’aperçois que derrière moi les curieux affluent. Les caisses remplies de coquilles Saint-Jacques descendent sur le quai grâce à un bras téléguidé.

Deux employés les attrapent puis les empilent. Elles font tout de même 45kg chacune !

Ensuite, elles sont transportées sur un chariot élévateur vers le marché aux poissons et vers la poissonnerie Daubert à quelques mètres de là. Je regarde amusée les acheteurs qui suivent le chariot et qui s’agglutinent autour de l’étal aux poissons.

Premiers arrivés, premiers servis !

C’est là qu’une autre scène apparaît sous nos yeux : l’ouverture des coquilles ! Tout l’équipe, dont la femme et la mère de Jean-Marc, s’y mettent tout de suite. Il ne leur faut que quelques secondes pour les ouvrir avant de les proposer à la vente. Quelle rapidité !

Du producteur au consommateur, voilà ce que les habitants et les touristes cherchent aujourd’hui !

Tiens, j’aperçois le chef Anthony Vallette du restaurant l’As de Trèfle, situé dans la commune voisine de Bernières-sur-mer. C’est un habitué, lui aussi, qui vient chercher quelques kilos de Saint-Jacques. Je m’approche et lui demande la recette qu’il compte proposer aujourd’hui.

Saint-Jacques au Yuzu de fraise et écume iodée. Venez tester !

annonce le chef tout en chargeant plusieurs kilos de coquilles dans son fourgon.

Je cours ensuite rejoindre Jean-Marc avant qu’il ne reparte en mer. Et oui, j’ai encore quelques questions à lui poser !

La Maison Daubert, c’est une histoire familiale ?

Oui, cela fait 35 ans que nous travaillons en famille. C’est mon papa, Marc, qui a créé l’entreprise dans les années 1980. Il était pêcheur, armateur et patron de la poissonnerie à Courseulles-sur-mer. Sur les 30 salariés, 15 sont de ma famille ! Ma femme Ombeline et ma mère Isabelle vendent directement sur le marché aux poissons, ma sœur Stéphanie s’occupe désormais de la poissonnerie, mon cousin fait les marchés. De mon côté, je suis entré dans l’entreprise depuis 16 ans, je gère les bateaux le Sténaca 2 et l’Espérance.

Comment aimez-vous déguster la coquille Saint-Jacques ?

À bord, c’est moi qui cuisine. J’aime préparer une des recettes favorites de mon père : le carpaccio de Saint-Jacques. Après avoir coupé finement chaque noix façon carpaccio, j’ajoute une bonne huile d’olive, du sel, du poivre, un trait de citron, un peu d’échalotes et le tour est joué !

Quels poissons pêchez-vous au large de Courseulles-sur-mer ?

Principalement de la sole, de la dorade, des maquereaux et du bar. On pêche par tous les temps et toute l’année ! Bon je vous laisse, la marée commence à redescendre, il est temps de reprendre la mer !

Je remercie Jean-Marc. En repartant, je fais encore quelques photos des Goélands voraces qui se régalent des restes de coquilles Saint-Jacques.

Mathilde

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