Petit Enfer, quel nom étrange ! Les habitués de Luc-sur-Mer vous diront que cet espace convivial face à la plage, où l’on se retrouve pour discuter, boire un verre ou manger une glace est bien loin de l’enfer mais plutôt proche du paradis !

restaurant terrasse ineluctable luc sur mer credit mathilde lelandais 2

L’origine du nom

Mais alors, pourquoi ce nom, Petit Enfer ? On vous explique tout !

En 1598, l’Édit de Nantes, acte majeur du roi Henri IV met fin à près de trois décennies de guerres de religion. De 1598 à 1661, les protestants de France jouissent enfin d’une paix relative. La communauté protestante est importante à Luc-sur-Mer. Les familles protestantes sont surtout présentes dans l’artisanat drapier, dans les métiers du livre et les métiers de la mer. Un cimetière protestant est érigé, construit à mi-chemin du village et du bord de mer.

Mais l’Édit de Fontainebleau, promulgué en 1685 par le Roi-Soleil, révoque l’édit de Nantes et vient tout changer. Désormais, à Luc-sur-Mer, ce lieu où les « hérétiques » étaient enterrés a été surnommé le Petit Enfer. Il était d’ailleurs déjà qualifié d’enfer car les pestiférés décédés lors des épidémies y étaient inhumés. Charmant…

En 1804, le curé de la commune prévient ses fidèles au sujet de ce lieu :

« C’est là, soyez-en sûrs, le petit enfer qui vous menace, en attendant le grand qui vous guette ! ».

Le « diable » y aurait donc pris une nouvelle apparence, ce n’est plus un pestiféré, ni un protestant… c’est la prostituée ! En effet, les aubergistes lutins avaient remarqué la présence régulière de filles à matelots.

Bon jusque là, on vous l’accorde, l’histoire n’est pas glorieuse. Mais attendez de lire la suite !

L’arrivée des premiers commerces

Laissons de côté ce lieu maudit et intéressons-nous au développement commercial de la place.

Vers 1820, Luc se révèle comme la doyenne des stations balnéaires de la côte de Nacre.

Les bazars de la place ont été érigés en 1866 de part et d’autre de la brèche de Quilhot. Quelques années plus tard, une digue est construite, puis une passerelle pour préserver l’accès à la mer pour les bateaux.

Avec le développement du train, l’aristocratie parisienne afflue pour profiter des bains de mer sur prescription des médecins hygiénistes de l’époque. Ce « beau monde » apprécie la petite place face à la mer, où l’on trouve de tout : articles de plage, bien sûr, mais aussi boucherie, épicerie, boulangerie, pâtisserie, salon de thé, coiffeur, etc.

Dans les années 1930, de nouveaux bâtiments remplacent les bazars en bois et en briques. Entre temps, la brèche du Quilhot a été comblée et la passerelle disparaît.

Depuis toutes ces années, la place a tout de même conservé son nom « Petit Enfer ». C’est un lieu emblématique de la Côte de Nacre où habitants et touristes aiment se retrouver.

La place après guerre

place du petit enfer 1944 luc credit ville de luc p lamy

Au lendemain de la libération de Luc-sur-Mer, les bâtiments sont encore debout. En effet, lors du Débarquement de 1944, les rochers de Luc et les défenses antichars conduisent les troupes anglo-canadiennes à débarquer plus à l’Est (Ouistreham) et plus à l’Ouest (Saint-Aubin-sur-Mer).

Les structures ont été rhabillées en 1990, lors d’une réfection de l’ensemble de la place.

Place nette !

Vous êtes-vous récemment baladés à Luc-sur-Mer ? Il ne vous a pas échappé que de gros travaux ont eu lieu ici.

La station balnéaire a retrouvé une place du Petit Enfer flambant neuve de 752m² pour la plus grande joie des habitants et des vacanciers. Cet espace est traité comme une pièce à ciel ouvert, à un niveau intermédiaire entre la promenade côté mer et la ville. Face à la mer, des gradins formants des bancs permettent aux contemplatifs d’observer l’horizon.

De part et d’autres de l’horloge blanche, bien connue des habitués, 2 pavillons symétriques accueillent des locaux commerciaux avec :

  • un restaurant vue mer joliment nommé l’IneLucTable, avec une carte de produits frais,
  • un futur restaurant de poissons et de fruits de mer, le Poulpe,
  • la Gui-Gui de Luc-sur-Mer où vous pourrez déguster des crêpes, des gaufres et la fameuse Gui-Gui au bon goût d’antan,
  • Cabine 530, un magasin de prêt-à-porter hommes, femmes, enfants,
  • la boulangerie Au P’tit Paradis et ses délicieux sablés en forme de baleine,
  • Paris Bijoux, la maison de la presse qui propose un très large choix de livres, jeux de plage et souvenirs,
  • La cave à vins des bouteilles à la mer avec sa gamme de vins bio et ses planches apéritives,
  • Une galerie d’arts qui accueille de nombreux artistes tout au long de l’année,
  • L’office de tourisme, avec une équipe présente à l’année pour vous renseigner sur les curiosités touristiques de Luc-sur-Mer et des alentours,
  • Luc Animation qui organise des manifestations pour petits et grands.

L’été, des animations musicales sont proposées pour animer la place.

Le saviez-vous ?

Les habitants de Luc-sur-Mer sont appelés les Lutins !

À voir, à faire à Luc-sur-Mer

  • Admirer le squelette de la baleine de 19 mètres,
  • Se balader dans le parc de l’hôtel de ville qui abrite la maison de la baleine, une belle aire de jeux et quelques animaux de la ferme,
  • Observer le coucher du soleil depuis la jetée des pêcheurs,
  • Tester les sports nautiques avec le Luc yacht Club,
  • Tenter sa chance au Casino Tranchant,
  • Déguster une Gui-Gui ou une crêpe face à la mer,
  • Pédaler sur la voie verte du Vallon de la Capricieuse et sur la Vélomaritime,
  • Admirer les jolies villas et les maisons en pierre de Caen dans le Vieux Luc,
  • Étudier la géologie des falaises des confessionnaux.

En savoir plus sur Luc-sur-Mer

sources, crédits : Merienne, P. Lamy, Archives Départementales du Calvados, livre Luc-sur-Mer au film du temps

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