Et si l’on profitait de ce bel après-midi ensoleillé pour s’accorder une petite escapade nature entre Courseulles et Graye ?

rando courseulles graye novembre 2021 17

Suivez-moi !

Je profite de cet air pur, sain et vivifiant, en ce début d’année pour aller m’aérer.

Je remonte le port à flot côté ouest de Courseulles-sur-Mer et m’éloigne déjà du tumulte du marché aux poissons.

J’y rencontre des passants insolites ; cormorans, fous de bassan, goélands et autres mouettes gourmandes, patientant près de moi qu’un pêcheur leur lance de quoi se régaler.

Je les salue et continue mon chemin vers le Parc Juno.

Il s’étend là sur ma gauche. Véritable témoin du temps, c’est entre cordon dunaire et bunkers que j’évolue.

La nature reprend doucement ici ses droits.

Par endroit tobrouk et dune ne font plus qu’un.

Mon regard s’attarde sur les différentes ouvertures de la dune. La mer m’appelle, me séduit, elle s’éloigne laissant derrière elle tout un tas de trésors.


Je continue face à moi et suis le trait de côte en direction de la croix de lorraine. Tel un amer, elle darde des reflets argentés.

Elle rappelle le retour du Général de Gaulle sur le sol français le 14 juin 1944. À ses côtés le moulin de l’île de plaisance a perdu ses ailes.

À ses pieds, les parcs à huitres sont les témoins du glorieux passé ostréicole de Courseulles.

Infos pratiques :

Le Parc Juno Beach

COURSEULLES-SUR-MER

    Un espace jouissant de nombreux prix en matière de signalétiques et de préservation des milieux naturels. Vous aurez l'opportunité pendant […]

  • Sentier de découverte et d’interprétation

La Croix de Lorraine

COURSEULLES-SUR-MER

    En regardant la mer à l’ouest du chenal vous êtes intrigué par deux croix qui limitent cette portion de littoral […]

Quittons la mer pour le fleuve !

Je retrouve la Seulles, suis son lit et ses méandres.

Les nuages se reflètent sur ses eaux sombres.

Je m’arrête quelques instants pour admirer…

Je suis devant un tableau digne d’un impressionniste.

La nature offre de bien belles surprises.

ile de plaisance courseulles sur mer credit mathilde lelandais 5

Je quitte ses méandres et me dirige vers le vieux bourg de Graye sur Mer.

La couleur des vieilles pierres des maisons varie en fonction de la lumière et aguiche mon regard de photographe amateur, des sentes et venelles aiguisent ma curiosité.

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Quelques pas de plus et me voilà cachée…

La ramure des arbres qui bordent ce chemin s’entrelace et a imaginé un toit de verdure.

C’est comme si une haie d’honneur m’était faite.

Ça et là quelques mûres oubliées feront le régal d’un petit animal.

Toujours avancer, mais aller de tableau en tableau.

Une fois à découvert, un autre tableau s’offre à moi. À moi les grands espaces.

Sur les hauteurs, les champs labourés et semés en prévision des futures récoltes permettent une vue dégagée de Courseulles.

Je regarde vers l’est et découvre les clochers de la Côte de Nacre, alignés, tels des amers.

A l’horizon, la mer à perte de vue. J’imagine ce lieu dans quelques mois, il fait chaud, la brise rafraichissante fait onduler les blés.

Je dois traverser un petit lotissement. Ouf c’est rapide.

Ce bref retour à la civilisation me permet de retrouver le chemin du flouet.

Une véritable bulle de verdure

Véritable artère verte en bord de mer, tel un méandre, ce petit canal jadis creusé pour réguler le marais  borde joliment ce chemin ombragé.

Les lentilles d’eau recouvrent par endroit sa surface.

On dirait un tapis molletonné...

Dans ma bulle de bien-être. Aucun bruit.
Que l’eau qui glougloute.

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Je me sens comme coupée du monde.

L’odeur du sous-bois m’accompagne et me quitte pour me laisser entrer dans un nouvel univers.

Je suis dans les marais.

La dune se dresse non loin devant moi modestement, si modeste que je passe de marais à la plage sans transition.

Je n’ai plus l’horizon à perte de vue. De jolis roseaux mordorés me dépassent.

Ce tableau, coloré de vert et de beige, est égayé par des baies d’aubépine bien gourmandes…

J’aperçois au loin un faisan. Dommage qu’il soit si farouche. J’aurais aimé photographier son plumage chatoyant.


Pourtant de nombreux oiseaux migrateurs sont hébergés dans ce marais. Ils ont déjà dû s’envoler vers de lointaines contrées. Ils seront de retour au printemps c’est sûr.

Il parait que le marais abrite aussi la libellule à nervures rouges, espèce rare, visible dans très peu de lieux.

Je traverse la route et mes pas me conduisent vers un bâtiment qui me semble bien incongru en ce lieu si sauvage.

Il est comme posé sur la dune. Il s’agit d’un ancien préventorium. Les personnes souffrantes venaient y respirer l’air iodé.

Les pieux en bois plantés dans le sable face à la mer et aperçus à marée basse sont d’anciennes pêcheries.
Je dois emprunter le chemin à droite mais mon regard est attiré au loin sur ma gauche par ce qui me semble être un ancien blockhaus.

Je décide d’aller le voir de plus près.

Je le trouve étrange car il est basculé sur l’estran. Une nouvelle preuve du recul du trait de côte…

Halte sur les vestiges d’une ancienne forêt millénaire


Mes yeux se posent sur ce qui me semble être du bois enterré dans le sable. Chouette du bois flotté… en réalité je suis devant les restes de la forêt de Quintefeuille.

Celle-ci s’étendait de Luc-sur-Mer à Arromanches 10 000 ans avant Jésus Christ.

Elle a fini par disparaitre vers – 4 000 avant JC. La raison ? La montée du niveau de la mer.

Je rebrousse chemin et me dirige vers Courseulles.

Oh tiens encore des mûres ! La couleur rouge sombre égaie joliment ce camaïeu de vert.

Sur ma droite des chevaux paissent paisiblement aux abords du marais de Graye-sur-Mer.

Où mène ce si petit chemin perdu dans les dunes ?

Je m’y aventure tel un douanier en quête de bonne fortune…

De mon promontoire je guette. Rien à l’horizon si ce n’est la mer à perte de vue.

Calme aujourd’hui. Elle est loin. Je me l’imagine lors des grandes marées venir lécher ce cordon dunaire.

Nous sommes en janvier. L’air est froid, vivifiant.

Le bruit lointain du ressac laisse place de temps à autres à des trilles enchanteurs. Des petits oiseaux vivent là, bien abrités sous cette végétation drue.

La neige d’hier a laissé quelques traces. De ci des stalactites, de là, sa fonte amorcée pare les feuilles de gouttelettes tels des colliers de perles.

Le chemin serpente et je ne me lasse pas du paysage. Les nuages cotonnent le ciel. Le soleil perce et là, la voile du bateau au large apparait toute blanche.

Quelques promeneurs ont préféré la plage pour s’adonner à la marche ou à la course mais moi je préfère ce chemin qui zigzague.

Je débouche alors sur le monument signal.

monument memorial graye sur mer

Tel l’étrave d’un navire venu de la mer, il s’avance sur le sable et s’impose face à nous, et face à ce char Churchill « One Charlie » me rappelant ici que l’histoire s’est déroulée partout sur ces plages de Normandie.

Je continue tout droit, me dirigeant vers Courseulles. Á ma droite, je retrouve la Seulles suivi quelques kilomètres plus tôt mais je vois au loin ce pont qui la franchit et me permet de gagner les parcs à huîtres.

Je le traverse et longe les claires; c’est dans ces bassins que l’on affine les huîtres de Courseulles.

L’eau de couleur transparente, nous les laisse entrevoir.

Elles sont là, grasses, n’attendant que nous. Je me le promets, je reviendrai ici, les déguster.

Aux Régals de l’île Benoist

COURSEULLES-SUR-MER

    Producteur d'huîtres depuis 1955, vente au détail, plateaux de fruits de mer, saumon fumé, coquillages farcis, dégustation sur place pendant […]

Un port, une île, des huîtres : une histoire courseullaise

COURSEULLES-SUR-MER

    Entre avril et septembre, notre guide Christelle vous propose une visite guidée sur l’histoire portuaire et ostréicole de Courseulles-sur-mer. Au […]

Enfin, je revois la Seulles. Un chemin m’appelle de l’autre côté de la route. Je le rejoins et suis le fleuve du méandre opposé au début de la balade.

C’est un autre tableau que j’ai fasse à moi.

Des roseaux, goélands, mouettes rieuses, aigrettes viennent chercher de quoi se restaurer avec, en arrière plan, la belle église romane de Graye-sur-Mer.

Je me pose dans l’herbe encore humide et contemple ce paysage.


Derrière moi, le bruit des haubans sur les mâts des bateaux m’interpelle , je regagne le port, mon point de départ. Ressourcée par cette promenade iodée, je suis sereine, apaisée et émerveillée.

Je garde en mémoire tous ces paysages si différents que j’ai pu admirer en seulement quelques kilomètres.

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